
Internet des objets, « cobotique », simulation numérique…
Le cloud est au coeur de l'industrie 4.0.
Lancé en 2013 par Angela Merkel, le concept d'industrie 4.0, repris dans le monde entier, traduit une prise de conscience profonde. « Pour conserver une puissance industrielle en Occident, il faut se battre non pas sur le prix bas, mais sur la qualité et la compétitivité », confie Eric Payan, responsable en France du programme industrie 4.0 de Bosch qui développe 150 projets d'usine connectée. Bosch est à la fois utilisateur et producteur de technologies pour l'industrie 4.0. Ainsi ce poste de travail qui s'adapte automatiquement à la taille de l'opérateur, ou ces « cobots », ces robots qui collaborent avec l'homme.
Des lunettes de réalité augmentée...
Plus récemment, Bosch a développé des lunettes de réalité augmentée pour simplifier la gestion des contrôles qualité. Fini les rapports avec formulaire papier à cocher qu'il faut ressaisir à la main. Dans les lunettes, l'opérateur voit l'image virtuelle de la pièce à contrôler qu'il compare à la pièce réelle. Et il émet ses instructions vocalement. Sitôt un défaut remarqué, il le verbalise et les lunettes prennent un cliché qui sera envoyé par e-mail au service qualité dans le cloud. « On réduit de 80 % la charge administrative du contrôle qualité. Du coup, on peut faire davantage de contrôles », reprend Eric Payan. Ce type de lunettes est appelé à s'étendre à la maintenance. « D'autant que, avec les capteurs d'usure d'un côté et, de l'autre, les statistiques du Big Data dans le cloud, les industriels se lancent dans la maintenance prédictive. Ils ne changent les pièces que lorsque c'est nécessaire et, surtout, avant que les machines de production ne tombent en panne », ajoute Henri Pidault, directeur « technology advisory » chez Deloitte.
... aux tests virtuels
L'apport du virtuel va encore beaucoup plus loin. En conception, tout d'abord. « Cela fait longtemps que la simulation scientifique (mécanique des fluides, résistance des matériaux, thermique…) renforce la qualité de la conception des produits, lance Slaheddine Frikha, président de la commission industrie du futur de Tech In France, le nouveau nom de l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel). A présent il s'agit de simuler également le comportement du logiciel embarqué dans les cartes électroniques qui pilotent les systèmes mécaniques. »
Autrement dit, c'est le logiciel réel d'automatisme de votre futur airbag qui sera testé à l'écran directement sur un modèle virtuel ! « Cette approche est particulièrement importante pour développer la voiture autonome car il faudra multiplier les tests jusqu'à aboutir à une solution efficace et robuste », poursuit Slaheddine Frikha. La même démarche est en train de s'appliquer aux machines de production elles-mêmes. Objectif : concevoir et fabriquer les machines connectées… qui vont produire les objets connectés !
Source de l'article : LesEchos.fr